Le psoriasis est bien plus qu’un simple problème de peau. C’est une maladie inflammatoire chronique, touchant environ 2 à 4 % de la population mondiale, qui se manifeste principalement par des lésions rouges, épaisses et squameuses. Toutefois, ses répercussions vont bien au-delà de l’aspect cutané. Cette affection peut impacter profondément la qualité de vie, tant sur le plan physique que psychologique.
Le psoriasis est une maladie auto-immune, c’est-à-dire qu’elle résulte d’un dérèglement du système immunitaire. Normalement, les cellules de la peau se renouvellent en environ 28 jours. Chez les personnes atteintes de psoriasis, ce processus est accéléré : les cellules se renouvellent en seulement 3 à 6 jours. Cela entraîne une accumulation de cellules mortes à la surface de la peau, formant les fameuses plaques épaisses et squameuses.
Il existe plusieurs formes de psoriasis, pouvant varier selon la localisation, la taille, et la nature des lésions :
Représente environ 80 % des cas
Lésions rouges épaisses, recouvertes de squames blanches argentées
Localisation fréquente : coudes, genoux, cuir chevelu, bas du dos
Petites taches rouges en forme de gouttes, souvent après une angine
Plus fréquent chez les enfants et les jeunes adultes
Touchant les plis (aine, aisselles, dessous des seins)
Lésions rouges lisses, sans squames apparentes
Formes rares avec cloques de pus stérile sur les paumes et les plantes
Inflammation généralisée de la peau
Peut s’accompagner de fièvre, malaise général
Urgence médicale
Le psoriasis est une maladie multifactorielle, ce qui signifie qu’il résulte d’une interaction entre prédisposition génétique et facteurs environnementaux.
Environ 30 à 40 % des patients ont un antécédent familial
Plusieurs gènes impliqués dans la réponse immunitaire sont associés à la maladie
Stress psychologique : un facteur reconnu déclencheur de poussées
Infections : notamment streptocoques dans le cas du psoriasis en gouttes
Médicaments : bêtabloquants, lithium, antipaludéens, AINS
Facteurs mécaniques : frottements, traumatismes cutanés (phénomène de Koebner)
Tabac et alcool : favorisent les poussées et aggravent les formes sévères
Changements hormonaux : puberté, grossesse, ménopause
Plaques rouges bien délimitées, parfois prurigineuses (qui démangent)
Squames blanchâtres ou argentées
Peau sèche, craquelée, pouvant saigner
Épaississement des ongles, avec déformations
Douleurs articulaires dans le cas du rhumatisme psoriasique
Principalement clinique (observation des lésions par un dermatologue)
Parfois, une biopsie cutanée est nécessaire
Un bilan biologique ou radiologique peut être effectué en cas de suspicion d’atteinte articulaire
Environ 10 à 30 % des personnes atteintes de psoriasis développent un rhumatisme psoriasique. Il se manifeste par :
Douleurs articulaires (doigts, genoux, colonne vertébrale)
Raideur matinale
Inflammation des tendons (enthésite)
Un suivi par un rhumatologue est alors essentiel.
Bien que le psoriasis ne se guérisse pas, les traitements actuels permettent de réduire les symptômes, prévenir les poussées et améliorer la qualité de vie.
Corticoïdes topiques : anti-inflammatoires puissants
Analogues de la vitamine D : régulent la prolifération cellulaire
Kératolytiques (acide salicylique) : éliminent les squames
Émollients : hydratent et apaisent la peau
Utilisation contrôlée d’UVB ou PUVA
Réalisée sous surveillance médicale
Méthotrexate, ciclosporine, rétinoïdes oraux
Biothérapies (anti-TNF, anti-IL-12/23, anti-IL-17, anti-IL-23)
Efficaces mais coûteux, réservés aux cas graves ou résistants
Le psoriasis peut avoir un impact psychologique et social majeur :
Anxiété, dépression, perte de l’estime de soi
Isolement social, gêne vestimentaire, difficultés professionnelles
Stigmatisation injustifiée liée aux lésions visibles
➡️ Un accompagnement psychologique ou une thérapie de soutien peut être bénéfique.
Hydrater la peau chaque jour, même en dehors des poussées
Éviter les produits agressifs (savons, parfums, gommages)
Gérer le stress par la méditation, le yoga, la respiration
Éviter l’alcool et le tabac
Suivre régulièrement le traitement, même en l'absence de symptômes
Consulter un professionnel dès l’apparition de nouveaux signes ou poussées
La recherche sur le psoriasis est active et prometteuse. Les scientifiques explorent :
De nouvelles molécules ciblées
Le rôle du microbiote cutané et intestinal
L’impact de la nutrition et de l’environnement
Des thérapies personnalisées selon le profil immunitaire du patient
Le psoriasis est une maladie complexe, nécessitant une prise en charge globale, à la fois dermatologique, psychologique et parfois rhumatologique. Bien qu’aucun traitement ne permette encore de guérir définitivement, les progrès de la médecine offrent aujourd’hui de réelles solutions pour vivre mieux avec cette maladie.
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Il y a 26 minutes, de Mohammédia