
Aujourd’hui, les réseaux sociaux font partie intégrante du quotidien des jeunes. Ils ne se contentent plus de communiquer par messages ou appels : ils partagent leurs pensées, leurs photos, leurs opinions, leur quotidien en ligne. Les plateformes comme Instagram, TikTok, Snapchat, Facebook ou encore X (anciennement Twitter) sont devenues des espaces virtuels d’interaction sociale, de construction de soi, mais aussi de pression.
Si ces outils numériques ont transformé la façon dont les jeunes interagissent, s’informent et se divertissent, ils suscitent de plus en plus de débats quant à leur influence sur la santé mentale. L’anxiété, la dépression, le stress, la solitude ou encore les troubles du sommeil sont autant de maux qui semblent être en hausse chez les adolescents, et les réseaux sociaux pourraient y jouer un rôle significatif.
L’un des effets les plus insidieux des réseaux sociaux est la pression sociale liée à l’image.
Les jeunes sont confrontés quotidiennement à des publications mettant en avant des corps "parfaits", des réussites professionnelles ou personnelles, des voyages, des relations amoureuses idéalisées. Or, ces images sont souvent retouchées, filtrées ou mises en scène. Cela crée un décalage entre la réalité vécue et la réalité affichée, générant un sentiment d’échec ou d’insatisfaction.
Selon une étude de l’University College London (UCL), plus un adolescent passe de temps sur les réseaux sociaux, plus il est susceptible de souffrir d'une faible estime de soi, surtout chez les filles.
Les "likes", les commentaires et les partages sont devenus de véritables indicateurs de valeur personnelle pour de nombreux jeunes. Cette quête de validation extérieure crée une dépendance psychologique : leur bien-être peut dépendre du regard des autres, et chaque absence de réaction peut être vécue comme un rejet.
Plusieurs études scientifiques ont établi une corrélation entre l’usage intensif des réseaux sociaux et des troubles psychiques chez les adolescents. Bien qu’il ne soit pas toujours possible d’établir une relation de cause à effet, certains signes sont alarmants :
Troubles anxieux
Sentiment de solitude
Symptômes dépressifs
Fatigue mentale
Irritabilité
Les jeunes, en particulier les 13-18 ans, sont dans une phase de développement émotionnel et social, et sont donc particulièrement vulnérables aux effets négatifs des interactions numériques.
Le FOMO, ou "peur de manquer quelque chose", est un phénomène courant chez les jeunes connectés. Ils consultent leurs réseaux en permanence pour ne rien rater, ce qui peut engendrer du stress, de la fatigue, voire un sentiment d’exclusion lorsqu’ils ne participent pas à certaines activités montrées par leurs pairs.
Le cyberharcèlement désigne les agressions, moqueries, menaces, humiliations ou insultes reçues en ligne, souvent de manière répétée. Cela peut prendre plusieurs formes :
Messages privés offensants
Détournement d’images ou de vidéos
Diffusion de rumeurs
Création de faux profils pour nuire
Contrairement au harcèlement traditionnel, le cyberharcèlement suit la victime partout, même dans sa chambre. Cela peut entraîner :
Isolement
Perte de confiance en soi
Anxiété chronique
Pensées suicidaires
De nombreux faits divers, tristement médiatisés, ont mis en lumière le lien entre cyberviolence et tentatives de suicide chez les adolescents.
Selon plusieurs études internationales, les adolescents passent en moyenne 3 à 5 heures par jour sur les réseaux sociaux. Certains atteignent des durées bien supérieures. Cette consommation excessive peut :
Perturber le sommeil (notamment l’usage des écrans avant le coucher)
Réduire les interactions réelles avec la famille ou les amis
Faire baisser la concentration à l’école
Provoquer un manque d’intérêt pour d’autres activités (sport, lecture, etc.)
Le système de récompense des réseaux (notifications, mentions "j’aime", nouveaux abonnés) stimule la dopamine, l’hormone du plaisir. Ce mécanisme peut entraîner une forme de dépendance comportementale, semblable à celle observée avec les jeux vidéo ou les jeux d'argent.
Malgré ces effets négatifs, les réseaux sociaux ne sont pas intrinsèquement mauvais. Bien utilisés, ils peuvent avoir un impact bénéfique, notamment :
Des jeunes isolés ou en souffrance peuvent y trouver :
Des communautés de soutien (groupes LGBTQ+, personnes souffrant de troubles anxieux, etc.)
Des pages d’information sur la santé mentale
Des témoignages qui permettent de se sentir moins seul
Les réseaux permettent aux jeunes :
De s’informer rapidement
De développer leur créativité (photos, vidéos, musique, art digital…)
De s’exprimer librement
Face à ces constats, il est crucial d’adopter une approche équilibrée, qui ne diabolise pas les réseaux, mais qui en cadre l’usage.
Dialoguer régulièrement avec les jeunes sur leur usage des réseaux
Les aider à développer leur esprit critique face aux contenus vus en ligne
Mettre en place des temps sans écran (repas, avant de dormir…)
Intégrer une éducation aux médias et au numérique dans les programmes scolaires
Sensibiliser aux risques du cyberharcèlement et aux bons usages d’internet
Former les enseignants à détecter les signes de mal-être liés aux réseaux
Renforcer les outils de modération et de signalement
Protéger davantage les mineurs
Proposer des contenus de bien-être mental et des messages de prévention
Les réseaux sociaux, s’ils sont utilisés sans conscience ni limites, peuvent avoir un impact significatif sur la santé mentale des jeunes. Entre dépendance, comparaison sociale, harcèlement et isolement, les risques sont réels. Mais en même temps, ces plateformes peuvent aussi être des outils d’expression, de soutien et de découverte.
La clé réside dans une utilisation équilibrée, encadrée et responsable. Accompagner les jeunes dans leur vie numérique, leur apprendre à se préserver, à se déconnecter, et à s’aimer au-delà des écrans, est un défi majeur de notre époque.
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